En 2024, l’agence néozélandaise All is for All a lancé la boîte à outils The inclusive code pour rendre les campagnes de communication accessibles au plus grand nombre. Ce kit a été réalisé par un groupe composé de différentes personnes, dont certaines vivant avec un handicap. Parmi elles se trouvent l’avocat Thomas Chin et l’activiste sourde Hope Cotton, qui sont à l’origine du projet.
« The inclusive code » s’adresse aux professionnel.le.s du marketing et de la communication. À travers sa plateforme on peut passer en revue les principaux obstacles à la compréhension des contenus et apprendre à penser le monde du handicap dans une perspective nouvelle. On comprend par exemple que certaines barrières sont souvent déterminées par des habitudes et attitudes qui peuvent être dépassées.

« The inclusive code » pointe cinq lieux communs qui ralentissent les processus d’inclusion. Le premier est « l’excuse parfaite » : on se cache derrière le manque de budget, de temps et d’experts pour justifier le manque d’investissement dans l’innovation, dans la recherche et dans des standards ambitieux. La solution proposée consiste à envisager le processus d’inclusion dans la continuité et sur le long terme, à avancer un pas après l’autre, à travers des tests ponctuels impliquant la communauté de l’entreprise – composée de personnes valides et en situation de handicap – dans un processus d’apprentissage mutuel. L’accessibilité ne doit pas être conçue comme un unique bloc de mesures, mais comme un ensemble d’éléments à développer pas à pas, dans l’objectif d’atteindre le but visé.
La boîte à outils comprend aussi un guide, l’Accessibility Standard Report, qui liste les principales mesures d’accessibilité que l’on peut adopter, comme avoir un design clair (police de caractère, contraste chromatique), une rédaction facile à lire et à comprendre (Falc) ou des lecteurs vocaux.
Pour finir, « The inclusive code » met en garde contre le risque d’une approche sélective, ce qu’on appelle en rhétorique « la cueillette de cerise » (en anglais : « Cherry Picking ») : impliquer les personnes en situation de handicap seulement dans les domaines où on reste dans sa propre zone de confort en détournant leurs propos à son propre avantage. Cette erreur est souvent dû au fait de considérer les personnes vivant avec un handicap comme une niche de marché à part à qui s’adresser avec une communication spécifique.
Un autre risque consiste à focaliser le lancement d’un produit à partir du point de vue d’une seule personne en situation de handicap, comme si celle-ci représentait un groupe ou différentes typologies de handicap. Cette approche est appelée « tunnel visionning », vision limitée d’une perspective plus large, et amène à renforcer les stéréotypes sur les personnes handicapées, à attribuer au handicap des limitations qui sont au contraire de nature culturelle ou environnementale. En résumé : soit on infantilise la communication, soit on transmet un récit héroïque qui n’a rien à voir avec les personnes en situation de handicap.
Pour éviter de tomber dans ces pièges, l’agence All is for All a rédigé un guide pour se référer de manière correcte aux personnes en situation de handicap : le Disability Etiquette Report. On conseille par exemple de détailler trois qualités qui caractérisent une personne au-delà de son handicap. Et on rappelle au passage qu’il faut rémunérer les personnes handicapées qui mettent leur expertise au service des programmes d’inclusion.
Traduction de l’italien : Teresa Maranzano
Relecture : Emilie D’Introno-Favier