Le corps handicapé, « plus size », hors norme, est resté longtemps « dévêtu », exclu des passerelles, des couvertures des magazines de mode, des vitrines des magasins et des installations muséales.
Aujourd’hui, il est en phase de conquérir un nouveau territoire à travers un objet incontournable dans l’histoire de la mode et sa mise en scène : le mannequin.
Autant dans le choix des matériaux employés (relativement respectueux de l’environnement) que dans le changement de morphologie, cette nouvelle typologie de mannequin traduit le niveau de durabilité et d’inclusion sociale de notre époque. C’est le nouveau symbole à travers lequel la culture contemporaine représente la diversité.
Le premier mannequin « Little person », réalisé en 2018, a les dimensions de Sinéad Burke.
Un aboutissement émouvant pour la célèbre activiste irlandaise, qui souhaite attirer l’attention de la mode pour les « petites personnes », afin qu’elles puissent enfin s’habiller comme des femmes à succès et de pouvoir, et non plus comme des enfants.
En 2019, les nouveaux mannequins « curvy » et paralympique, introduits à Londres par Nike dans le plus important magasin d’Oxford Street, ont fait sensation.
Ils témoignent de la philosophie « body positivity » de la marque, tout comme les habits de sport « plus size » lancés en 2017 par la modèle « curvy » Paloma Elsesser et les influenceuses Grace Victory et Danielle Vanier.
Après Londres, ces mannequins ont débarqué dans les magasins Nike d’autres pays. Leur apparition à Milan a suscité des réactions contrastées, signe que la voie de l’inclusion ne représente pas encore la normalité.